Titre : Mon gamin

Auteur : Pascal Voisine

Édition : Calmann-Lévy

Nombre de pages : 248 pages

Parution : Août 2017

ISBN : 9782702161821



 

Cet été 1977, un été de vinyles, de chaleur et de baignades, Thierry a 14 ans et découvre la musique, les premiers émois, les montagnes russes de l’adolescence où tout est à la fois morne et intense. Il passe ses journées avec son meilleur ami, Francis, un handicapé mental qui vit à l’hôpital psychiatrique voisin depuis toujours. Le gentil Francis adorait la mère de Thierry, et va chaque semaine poser un petit caillou sur sa tombe. Il a vu naître Thierry, qu’il appelle «  mon gamin  », et lui voue une amitié joyeuse et entière. Mais le destin s’appuie souvent sur pas grand-chose. Un infirmier tatoué fan d’Elvis, une belle-mère trop jeune et trop jolie, une guitare à deux manches, un chat bien curieux… Et tout bascule. Quarante ans après ce mois d’août 1977, Thierry, devenu un chanteur à succès sous le nom de Marc Alder, va enfin découvrir la vérité sur les quelques jours qui ont changé toute sa vie.

Grâce aux éditions Calmann-Lévy (que je remercie encore chaleureusement), j'ai enfin pu lire un roman de cette rentrée littéraire 2017, et je dois dire que je ne suis pas déçue : Mon gamin fut une très bonne découverte !

En lisant le résumé, je m'attendais à lire une histoire fraîche et légère, mêlant amour et amitié sur un fond sonore des années 70. Et finalement... ce n'est pas tout à fait ça. On en est même assez loin.  Dans ce roman, on retourne sur les lieux d'un événement qui a changé à jamais la vie de Marc Adler, ou plutôt devrais-je dire de Thierry Poivet. L'auteur nous dévoile petit à petit, avec un vrai suspens, et en alternant les points de vue, pourquoi (et surtout comment !) tout a basculé le 17 août 1977.

Ce que je peux vous dire de l'histoire sans trop vous en dévoiler l'intrigue, c'est qu'au départ, Thierry est un jeune adolescent comme les autres. En pleine puberté, il commence à se développer, à ressentir des sensations et sentiments à l'égard des filles (et notamment envers sa belle-mère, à peine plus vieille que lui). Il passe son été à écouter des vinyles de David Bowie et Pink Floyd, enregistre ses journées sur une cassette, et se promène aux bords des étangs avec son fidèle ami Francis. Ami un peu particulier puisqu'il fait parti des patients de l'hôpital psychiatrique dirigé par son père, ce même hôpital où Thierry effectuera un stage au mois d'août et qui constituera l'une des étapes menant au drame final.

Le récit est très bien écrit, avec un style que j'ai beaucoup apprécié. Les chapitres changent parfois d'époque et/ou de point de vue ce qui donne une vraie contenance et du rythme à l'histoire. On a l'impression d'avoir les yeux un peu partout à la fois. J'ai notamment beaucoup aimé les passages où nous sommes dans la tête de Francis, l'écriture collant parfaitement à l'état d'esprit du personnage.

D'ailleurs, je pense que le personnage de Francis est celui qui m'a le plus marqué. Il est vraiment très attachant. C'est un ami vraiment loyal et très protecteur envers Thierry pour multiples raisons. Par contre, en ce qui concerne Thierry, je suis assez mitigée. On suit assez bien son évolution, on connaît ses états d'esprit, cependant j'ai dû mal à comprendre ses actions du 16/17 août 1977. Ou peut-être ne veux-je pas les comprendre ? Mais j'aimerais noter une chose : j'ai beaucoup apprécié le regard qu'il porte sur les patients de l'hôpital. Il ne les juge jamais et ne les considère pas comme des fous inhumains, ce qui est souvent le cas d'autres personnes.

Pour résumé : c'est touchant, nostalgique et finalement assez surprenant. Pour un premier roman, c'est une réussite !