« J'ai deux amours, mon pays et Paris… »

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©Casterman
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 Titre : Joséphine Baker
Auteur : Catel et Bocquet
Édition : Casterman
Nombre de pages : 568 pages
Parution : Septembre 2016
ISBN : 9782203088405




Résumé de l'éditeur :

Entre glamour et humanisme, la vie tumultueuse de la première star mondiale noire. Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l'exemple : au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle.

Mon avis : 

C'est un énorme ouvrage en noir et blanc que je rêvais de découvrir. Un hommage, une biographie passionnante sur le destin d'une femme haute en couleurs.

Je ne connaissais pas grand chose de Joséphine Baker avant de lire ce livre. Bien entendu, je savais qu'il s'agissait d'une grande artiste noire qui avait fait succès dans les années 30, mais rien de plus. Après avoir lu cette bande dessinée, je peux vous dire que c'est une femme qui a su faire preuve de beaucoup de courage, d'ambition et de témérité. Alors qu'elle n'arrivait pas à faire décoller sa carrière de danseuse et chanteuse dans une Amérique ségrégationniste, elle quitta son pays et sa famille pour venir enflammer les scènes françaises. Immédiatement, le succès ! Non seulement Joséphine est douée, mais elle fait rire son public, ou alors elle le fait crier au scandale dans son simple pagne de banane. Mais dans tous les cas, elle fait réagir. C'est suite à ce premier spectacle musical français, La revue nègre, dans lequel elle détient son premier solo, qu'elle va se faire un nom, lui permettant ensuite de se produire de scènes en scènes, dans les cabarets et salles de spectacle ou sur les plateaux de cinéma, en France comme ailleurs.

- Tu sais, on vient au monde seul et on le quitte seul... Mais pour t'accompagner sur ce long chemin, il y a ce truc : la musique. Grâce à elle, le long de cette route, il y a des moments merveilleux... Mais il y a aussi beaucoup de déceptions et de souffrances.
- Et alors, que faut-il faire ?
- Avancer quoiqu'il arrive, sans jamais se retourner. 

Je suis admirative de la grande carrière qu'elle a su mener. Jusqu'à ses 69 ans, âge de son décès, elle a dansé et chanté devant les plus petits comme les plus grands : Paul Colin, Man Ray, Le Corbusier, ou encore Georges Simenon, Colette, Grace Kelly, et j'en passe. Mais ce que j'ai vraiment apprécié dans cet ouvrage, c'est la Joséphine de tous les jours, pas celle sur scène. La Joséphine qui malgré une enfance difficile, a toujours eu une force de caractère incroyable et a surmonté chaque obstacle. La Joséphine qui ne s'est jamais laissée marcher sur les pieds, qui n'a jamais laissé un homme prendre le pas sur elle et ses idées, ses envies. La Joséphine qui a participé à la résistance durant la Seconde Guerre Mondiale. La Joséphine qui s'est battue aux côtés de Martin Luther King contre le racisme. La Joséphine qui a créé la tribu Arc-en-ciel, sa famille aux multiples couleurs, origines et religions. C'était une femme au grand cœur qui a tout fait pour prouver au monde que nous naissons tous égaux et qu'il est possible de vivre tous ensemble en harmonie sans remettre en cause les croyances et convictions des uns et des autres. Et que chacun peut réussir s'il s'en donne les moyens.


Vous savez mes amis, que je ne mens pas quand je vous raconte que je suis entrée dans les palaces de rois et de reines, dans les maisons de présidents. Et bien plus encore. Mais je ne pouvais pas entrer dans un hôtel en Amérique et boire une tasse de café. Et cela m'a rendu furieuse.

On pourrait croire qu'une bande dessinée en noir et blanc pour une femme aussi haute en couleurs comme je le disais précédemment puisse ne pas convenir, mais le coup de crayon de Catel suffit à retranscrire tout l'éclat de Joséphine. C'est beau, riche, vivant : c'est une merveilleuse façon de nous illustrer l'extraordinaire destin de l'incroyable Joséphine Baker.

Les 460 premières pages du livre sont consacrées à la vie de Joséphine, découpées en petits chapitres de quelques pages illustrant des moments clés de la vie de l'artiste, et qui rythment l'histoire. Les 100 dernières pages constituent elles un dossier documentaire sur les personnes qui ont participé, de près ou de loin, à la vie de Joséphine. Un documentaire vraiment complet qui permet de comprendre davantage les différentes relations de l'héroïne avec sa famille et ses amis. Le dernier texte est d'ailleurs signé de la main de l'un des garçons de Joséphine, un membre de la tribu Arc-en-ciel : Jean-Claude Bouillon-Baker. C'est un texte très touchant que je vous encourage à lire (tout comme la BD !) et qui prouve que l'idéal de Joséphine Baker n'est pas qu'une simple utopie.

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Pauline, fondatrice de Mangeons les livres

J'ai lancé ce blog en 2015 afin d'échanger avec vous sur mes lectures, mais aussi pour garder une trace de toutes ces histoires qui me passent entre les mains. J'aime me nourrir de livres, et si vous aussi, alors mangeons les livres ensemble ! Si vous souhaitez me contacter, vous pouvez m'envoyer un email à mangeonsleslivres@gmail.com, et/ou me rejoindre sur mes réseaux sociaux.

2 commentaires:

  1. Je garde un souvenir émue de ce roman graphique.

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    1. Oui elle est vraiment superbe, je vais m'en souvenir longtemps je pense.

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